Tchad : En dépit de la COVID 19, vacciner coûte que coûte
Le Tchad est un des pays de la région africaine de l’OMS où les indicateurs de la vaccination de routine sont les plus bas. Ainsi, avec l’apparition de la pandémie du covid19 et malgré les restrictions qui s’imposent, l’activité de vaccination de routine qui vise à la réduction de la mortalité maternelle et infantile se poursuit dans les centres de santé et ce par la mise en place par le ministère de la santé publique avec l’appui de l’OMS des mesures et dispositifs nécessaires en vue de permettre aux mères et personnels soignants de continuer l’activité tout en évitant les contaminations et la propagation du virus.
Il est à peine 7 heures du matin que Mariam Khalil, son bébé de 6 mois attaché au dos, un masque au visage, franchit le poste de triage de l’entrée de la polyclinique « Al kasser » au quartier Ambassatna dans le 3eme arrondissement la ville de Ndjamena. Après la prise de température elle doit se laver les mains dans un des dispositifs de lavage de mains installé dans la cour du centre de santé avant de se diriger dans l’espace qui sert de salle d’attente où quelques femmes sont installées sur des bancs en respectant la distanciation physique d’un mètre. « J’ai beaucoup hésité avant de venir de peur de nous exposer, mon enfant et moi, car au quartier on nous avait dit que c’est à l’hôpital qu’on a plus de risque d’être contaminé par la maladie à coronavirus. Et puis réflexion faite, je me suis dit que si je le garde à la maison et qu’il tombe malade parce que je n’ai pas pu respecter son calendrier vaccinal ? Je ne pouvais pas prendre le risque de perdre mon enfant !» nous déclare-t-elle
Noudjikouambaye Grace habitant le quartier Boutalbagar dans le 7eme arrondissement a accouché à la maison il y’a un mois. Pour que son bébé reçoive sa première dose de vaccin, son mari et elle, a dû se rendre dans 2 centres de santé avant d’être orienté à la polyclinique « faute de bébés à vaccinés (nous n’étions que 2 femmes) les agents vaccinateurs du centre de santé de mon quartier m’ont dit de venir ici car de nombreuses femmes viennent faire vacciner leurs enfants », informe la jeune maman.
La vaccination de routine qui comporte les vaccins contre neuf maladies (Diphtérie, Tétanos, Coqueluche, Poliomyélite, Tuberculose, Hépatite, Rougeole, Fièvre jaune et Méningite) vise à protéger les enfants de moins de 1 an et les femmes en âge de procréer de maladie grave. « Vacciner son enfant c’est le protéger, la vaccination est essentielle pour sa croissance. C’est toujours avec ces mots que nous encourageons ces mamans qui viennent faire vacciner leurs enfants malgré la psychose, nous enregistrons de plus en plus de bébé à vacciner. Rien que ce matin, j’ai pu vacciner une quarantaine d’enfants ce qui n’était pas possible les mois précédents. Quand elles viennent et voient tous les dispositifs mis en place grâce aux orientations de l’OMS et du ministère de la santé publique, elles sont contentes et se plient aux exigences sans se plaindre. Le seul souci est que certaines accusent des retards sur le rendez-vous et c’est souvent dommage », notifie Gomnalta Monique agent vaccinatrice à la polyclinique Al kasser.
Pour le Dr Djadimadji Mélanie consultante de l’OMS au Tchad en appui à la délégation sanitaire de N’Djamena dans le cadre de la vaccination et la surveillance épidémiologique, la sensibilisation aidant, les femmes ont compris qu’il y va de la santé de leurs enfants « le nombre de bébé vacciné augmente de jours en jours et c’est vraiment une très bonne chose » relève –t-elle satisfaite.
Au centre de santé de Madjorio dans le district nord de la ville de Ndjamena, Mahamat Abderamane Barka responsable du centre a bénéficié d’une formation initiée par l’OMS dans le cadre de la covid19. Pour inciter les femmes à venir faire vacciner leurs bambins, Celui-ci a mis en place, avec l’aide des chefs de carré de sa circonscription, des séances de sensibilisation dans les carrés où le taux des femmes qui ne fréquentent pas le centre est élevé. « Bien que nous ne disposons pas encore de poste de triage, grâce à l’appui de l’OMS nous avons mis en place des dispositifs de lavage de main pour les mamans à l’entrée et dans la cour du centre et avant de commencer les séances de vaccination avec elles, nous prenons 10 à 15 mn pour leur rappeler l’importance du vaccin pour un enfant car il faut qu’elles comprennent que vacciner son bébé c’est le protéger, et c’est un acte de solidarité qui permet d’améliorer le niveau de santé de toute une population », conclu Mahamat Abderamane.
Représentant de l’OMS au Tchad
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